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Plan d’Epargne Retraite (PER) : du nouveau sur le régime fiscal

Plan d’Epargne Retraite (PER) : du nouveau sur le régime fiscal

Temps de lecture estimé : 6 min
La loi PACTE du 22 mai dernier a institué un nouveau plan d’épargne retraite (PER) visant à unifier et harmoniser les supports actuels d’épargne-retraite (voir notre précédent article « Loi PACTE : quelles nouveautés pour le PERP ? »).
La principale nouveauté de ces dispositions, fortement attendue, est la possibilité de sortie en capital pour tout ou partie du plan à l’âge de la retraite. Restait à définir la fiscalité de ces retraits.
C’est chose faite depuis la parution de l’ordonnance du 24 juillet et décret du 30 juillet. Même si des précisions restent encore à venir, ce régime fiscal ne se présente pas nécessairement à l’avantage du PER …

rappel des principes du per

La loi PACTE a créé trois compartiments distincts pour le nouveau Plan d’Epargne Retraite :

  • le PER individuel, dit PERIN, remplaçant les actuels plans d’épargne-retraite souscrits à titre individuel (PERP, Contrat Madelin);
  • le PER collectif d’entreprise, dit PERCOL, succédant à l’actuel PERCO;
  • le PER d’entreprise catégoriel, dit PERCAT, à versements obligatoires prenant la suite des anciens contrats Article 83 avec versements obligatoires de l’employeur.

Les incitations fiscales aux versements volontaires et les règles de sortie anticipée et de déblocage en capital à l’âge de la retraite ont été assouplies et harmonisées.

En savoir plus :

L’ordonnance du 24 juillet et le décret du 30 juillet viennent de préciser le cadre fiscal des sorties du PER.

fiscalité des sorties en capital

Base imposable des retraits

Le retrait du PER comprend une partie de capital et une partie d’intérêt ou plus-values, de manière analogue aux retraits partiels des contrats d’assurance-vie.

Retrait et base imposable

Schema PER
Selon les cas de retraits, les deux parties  « Intérêts ou plus-values » et « Capital » seront imposées ou seulement l’une d’entre elles.

Régime d’imposition des sorties en capital

L’imposition des sorties en capital dépendra à la fois :

Du type de versements réalisés

Lorsque l’épargne retirée provient de versements volontaires ayant bénéficié de la déduction à l’impôt sur le revenu l’année de leur réalisation (cas des PERIN et des PER collectifs pour la part des versements volontaires réalisés), les retraits seront imposés :

  • au barème de l’IR (Tranche maximale d’imposition 45 %) pour la partie « Capital » du retrait (sauf en cas de déblocage anticipé pour « Accidents de la vie », voir tableau);
  • au PFU (prélèvement forfaitaire unique au taux de 30 % ; 12,8 % au titre de l’IR et 17,2 % pour les prélèvement sociaux) pour la partie « Intérêts ou plus-values » du retrait (sauf en cas de déblocage anticipé pour « Accidents de la vie », voir tableau).

Lorsque l’épargne provient de versements volontaires pour lesquels le souscripteur a renoncé à la déduction à l’IR :

  • la partie « Capital » sera exonérée d’IR.
  • la partie « Intérêt ou plus-values » sera imposée au PFU (prélèvement forfaitaire unique au taux de 30 % ; 12,8 % au titre de l’IR et 17,2 % pour les prélèvement sociaux) sauf dans les cas de déblocages anticipés pour « Accidents de la vie » (voir tableau).

Lorsque l’épargne retirée provient de versements d’épargne salariale (intéressement, participation) dans le cas des PER collectifs d’entreprise, les retraits seront :

  • exonérés d’IR pour la partie « Capital »
  • imposés aux prélèvements sociaux (taux de 17,2 %) pour la partie « Intérêts ou plus-value ».

Dans le cas de versements obligatoires de l’employeur (PER d’entreprise catégoriels), la sortie en capital à l’âge de la retraite ou les sorties en capital anticipées pour acquisition de la résidence principale ne sont pas possibles. La sortie se réalise donc en rente viagère (sauf cas de sortie anticipée pour « Accidents de la vie », voir tableau).

Du type de retraits réalisés

Pour les retraits anticipés en capital et correspondant aux cas précisément définis dits « accidents de la vie » (décès du conjoint ou partenaire lié par un PACS ; Invalidité du titulaire, de ses enfants, du conjoint ou partenaire lié par un PACS ; Surendettement du titulaire ; Expiration des droits à l’assurance chômage du titulaire ou cessation du mandat social pendant au moins 2 ans sans contrat de travail ; Cessation d’activité non salariée suite à une liquidation judiciaire), la fiscalité sera la suivante :

  • exonération d’IR pour la partie « Capital »,
  • imposition aux prélèvements sociaux (taux de 17,2 %) pour la partie « Intérêt ou plus-values ».

Les retraits anticipés en capital pour acquisition de la résidence principale (nouveau cas de retrait anticipé prévu par la loi PACTE) seront :

Pour leur partie « Capital » :

  • imposés au barème de l’IR dans le cas de versements volontaires ayant bénéficié de la déduction d’IR lors de leur réalisation,
  • exonérés d’IR dans les autres cas.

Pour leur partie « Intérêt et plus-value » :

  • imposés au PFU (taux global de 30%) dans le cas de versements volontaires,
  • imposés aux seuls prélèvement sociaux (taux de 17,2 %) dans les autres cas.

Concernant les retraits à l’âge de la retraite :

  • la partie « Capital » sera imposée au barème d’IR dans le cas de versements volontaires ayant bénéficié de la déduction d’IR ou exonérés dans las autres cas;
  • la partie « Intérêt ou plus-value » sera imposée au PFU (taux global de 30%) dans le cas de versements volontaires, que ces versements aient bénéficié de la déduction d’IR ou pas, ou aux seuls prélèvements sociaux (taux de 17,2 %) dans le cas de versements d’épargne salariale (intéressement, participation).

fiscalité des sorties en rente viagère

L’imposition des sorties en rentes viagères dépendra du type de versements réalisés :

  • dans le cas de versements volontaires ayant bénéficié de la déduction fiscale et dans le cas de versements obligatoires (PER collectifs), la rente relève du régime des « rentes viagères à titre gratuit ». Elle sera imposée selon le régime des pensions et retraites au barème de l’IR (avec bénéfice de l’abattement de 10 %) et aux prélèvements sociaux;
  • dans le cas de versements volontaires n’ayant pas bénéficié de la déduction d’IR et dans le cas de versements d’épargne salariale (intéressement, participation), la rente viagère est considérée comme « à titre onéreux ». Seule une part de la rente viagère sera imposable à l’IR et aux prélèvements sociaux, cette part dépendant de l’âge du souscripteur (dit « crédit rentier ») lors de la mise en place de la rente (article 158-6 du CGI).

En savoir plus :

Régime fiscal du PER (dans l’état actuel des textes)

Versements volontaires
(PERIN, PERCOL, PERCAT)
Versements d'épargne salariale
(PERCOL)
Versements obligatoires de l'employeur
(PERCAT)
Fiscalité du versementBénéfice de la déduction fiscale à l'IR(1)Renonciation au bénéfice de la déduction fiscale à l'IREpargne salariale versée exonérée d'IR
Prélèvements sociaux à 9,7%(2)
Epargne salariale versée exonérée d'IR
Prélèvements sociaux à 9,7%
Sorties du PER :
Retraits anticipés
5 cas « Accidents de la vie »
Capital : Exonéré d'IR
Intérêt ou PV(3) :
PS(4) à 17,2 %
Capital : Exonéré d'IR
Intérêt ou PV :
PS à 17,2 %
Capital : Exonéré d'IR
Intérêt ou PV :
PS à 17,2 %
Capital : Exonéré d'IR
Intérêt ou PV :
PS à 17,2 %
Retrait anticipé
Achat de la résidence principale
Capital : imposition au barème de l'IR
Intérêt ou PV :
PFU à 30 %(5)
Capital : Exonéré d'IR
Intérêt ou PV :
PFU à 30 %
Capital : Exonéré d'IR
Intérêt ou PV :
PS à 17,2 %
Non applicable
Retraits à l'âge de la retraiteCapital : imposition au barème de l'IR
Intérêt ou PV :
PFU à 30 %
Capital : Exonéré d'IR
Intérêt ou PV :
PFU à 30 %
Capital : Exonéré d'IR
Intérêt ou PV :
PS à 17,2 %
Non applicable
Sorties en rente viagèreRentes viagères à titre gratuit
IR et PS : imposition dans la catégorie des Pensions et Retraites(6)
Rentes viagères à titre onéreux
IR et PS :
Imposition sur une partie de la rente(7)
Rentes viagères à titre onéreux
IR et PS :
Imposition sur une partie de la rente
Rentes viagères à titre gratuit
IR et PS :
imposition dans la catégorie des Pensions et Retraites
(1) Plafond de déduction à l’IR des versements volontaires : 10 % des revenus professionnels nets de l’année précédente, eux-mêmes plafonnés à 8 fois le plafond de la Sécurité Sociale (31 786 € pour 2019) ou 10 % du PASS si ce montant est supérieur (3 973 € pour 2019).
(2) CSG 9,2 % + CRDS 0,5 %.
(3) PV = Plus-value.
(4) PS = prélèvements sociaux.
(5) PFU à 30 % = prélèvement forfaitaire unique au taux de 12,8 % au titre de l’IR et 17,2 % au titre des prélèvements sociaux soit 30 %.
(6) Avec bénéfice d’un abattement de 10 % à l’IR (plafonné à 3 812 € pour les revenus déclarés en 2018).
(7) Part imposable dépendant de l’âge du crédit-rentier lors de la mise en place de la rente ; Barème de l’article 158–6 du CGI.

 

Si le PER apporte un assouplissement important à l’épargne-retraite par ses nouvelles possibilités de sorties en capital, le régime d’imposition de ces retraits s’avère, dans l’état actuel des textes, complexe et dans certains cas particulièrement onéreux.

Certes, les retraits provenant de versements d’épargne salariale (intéressement, participation) restent moins imposés que dans le cas de versements volontaires. Mais ces derniers, lorsqu’ils ont bénéficié de la déduction fiscale, cas les plus fréquents, seront lourdement fiscalisés lors de la sortie en capital.

Le PER sera commercialisable à partir du 1er octobre 2019. Sa fiscalité pourrait néanmoins en freiner le développement, plus particulièrement dans sa forme individuelle (PERIN) et en réduire également l’intérêt par rapport à des supports plus traditionnels tels que l’assurance-vie. Reste à espérer que la loi de Finances pour 2020, qui apportera les dernières précisions fiscales à ce sujet, en tienne compte.

Sources :

Auteur

Anne Brouard  

Formateur intervenant au CFPB pour le CESB CGP, diplôme RNCP Niveau 7, spécialisé en gestion de patrimoine.

PLF 2020 : les nouvelles dispositions patrimoniales du Projet de Loi de Finances

PLF 2020 : les nouvelles dispositions patrimoniales du Projet de Loi de Finances

Temps de lecture estimé : 6 min

Présenté le 27 septembre en Conseil des Ministres, le Projet de Loi de Finances 2020 ne modifie pas en profondeur le cadre fiscal de la gestion de patrimoine comme ce fût le cas les années précédentes avec l’instauration du prélèvement à la source, du PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique) ou encore de l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière).
L’essentiel des dispositions visent à améliorer le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes et à poursuivre la réduction de l’IS (Impôt sur les Sociétés) des entreprises françaises.
Baisse de l’IR, suppression de la taxe d’habitation mais revalorisation de la taxe foncière, CITE, AAH, APL et primes d’activité… Nous avons réalisé pour vous une synthèse des mesures patrimoniales du PLF 2020.

Ces dispositions ne seront définitives qu’après le vote de la Loi de Finances et sa promulgation au Journal Officiel le 31 décembre 2019.

impôt sur le revenu

réduction de l’ir pour les premières tranches du barème

Pour les revenus perçus en 2020, le taux d’imposition de la première tranche du barème passera de 14 % actuellement à 11 %.

Pour les autres tranches, les modifications concerneront les seuils. Les plafonds des trois premières tranches seront abaissés. Les contribuables imposés aux deux dernières tranches, au taux de 41 % et de 45 %, s’en trouveront de facto plus imposés.
Ces seuils seront revalorisés annuellement sur l’inflation.

Mais la modification du barème de l’IR n’est pas si simple dans son application car elle devra tenir compte du prélèvement à la source (PAS).

Le taux du prélèvement à la source déjà calculé à partir de la déclaration d’impôt réalisée en 2019 et applicable sur les revenus de septembre 2019 à août 2020 devra être recalculé sur un nouveau barème pour que la réduction de l’IR prévue puisse avoir son effet sur les revenus des contribuables concernés dès le mois de janvier 2020.

Le véritable barème de l’IR sur les revenus 2020 sera applicable pour la déclaration d’impôt qui sera déposée au printemps 2020 et produira ses effets sur le calcul du taux de PAS 2020 applicable sur les revenus de septembre 2020 à août 2021.

synthèse des barèmes applicables

Barème actuel servant de calcul au taux de PAS (prélèvement à la source) applicable sur les revenus perçus de septembre 2019 à décembre 2019

BAREME IR 2019 sur les revenus 2018
servant actuellement de calcul au taux du PAS 2019 applicable de septembre à décembre 2019
Revenus pour une part de Quotient FamilialTaux d’imposition
Jusqu’à 9 964 €0 %
De 9 964 € à 27 519 €14 %
De 27 519 € à 73 779 €30 %
De 73 779 € à 156 244 €41 %
Supérieurs à 156 244 €45 %

Barème 2019 revu pour recalculer le taux de PAS applicable sur les revenus perçus de janvier 2020 à août 2020

BAREME IR 2019 revu pour calculer le nouveau taux de PAS applicable sur les revenus de janvier à août 2020
Revenus pour une part de Quotient FamilialTaux d’imposition
Jusqu’à 9 964 €0 %
De 9 964 € à 25 405 €11 %
De 25 405 € à 72 643 €30 %
De 72 643 € à 156 244 €41 %
Supérieurs à 156 244 €45 %

Barème 2020 permettant de calculer le taux de PAS applicable sur les revenus perçus de septembre 2020 à août 2021

BAREME IR 2020 sur les revenus 2020
permettant le calcul du taux de PAS 2020 applicable de septembre à août 2021
Revenus pour une part de Quotient FamilialTaux d’imposition
Jusqu’à 10 064 €0 %
De 10 064 € à 25 659 €11 %
De 25 659 € à 73 369 €30 %
De 73 369 € à 157 806 €41 %
Supérieurs à 157 806 €45 %

L’économie d’impôt moyenne en 2020 est estimée à 350 € par an pour un foyer fiscal imposé à la première tranche, 180 € s’il est imposé à la deuxième tranche.
L’économie globale (ou le coût pour l’Etat) serait de l’ordre de 5 milliards d’euros.

nouveau calcul de la décote de l’ir

La décote permet d’effacer partiellement ou totalement l’impôt à payer pour les contribuables redevable d’un impôt sur le revenu faible (IR inférieur à 2627 € pour un couple et 1595 € pour une personne seule en 2019).

Le calcul actuel de la décote est le suivant :
1 970 € pour un couple marié (1 196 € pour une personne seule) – 75 % de l’IR calculé selon le barème.

Compte tenu de la baisse du taux de la première tranche du barème, le projet de Loi de Finances 2020 prévoit de revoir le calcul de la décote de la manière suivante :
1 286 € pour un couple marié (777 € pour une personne seule) – 45,25 % de l’IR calculé selon le barème.

modification du plafonnement du quotient familial

Le montant du plafonnement du quotient familial de 1 551 € en 2019 est porté à 1 567 €.

dispense de déclaration : déclaration tacite

Les contribuables qui n’auront pas de changement en terme de composition et de revenus seront dispensés d’établir une déclaration d’impôt annuel. L’absence de déclaration sera considérée comme une déclaration tacite du même type de revenus que l’année précédente.
Cette situation concernera les redevables percevant des revenus connus de l’administration et prélevés à la source tels que des salaires ou des pensions et retraites. La perception de bénéfices industriels ou commerciaux, de bénéfices non commerciaux, de bénéfices agricoles ou plus largement de revenus fonciers nécessiteront une déclaration annuelle, leur montant étant variable.
La déclaration tacite devrait concerner néanmoins selon le Ministère du Budget environ 12 millions de ménages.

exonération d’ir et de cotisations sociales reconduites pour 2020 sur :

  • les heures supplémentaires (même régime que 2019),
  • la prime exceptionnelle : instaurée en fin d’année 2019, cette prime peut être versée par l’employeur aux salariés en bénéficiant d’une exonération d’IR et de cotisations sociales (à condition que le montant de la prime individuelle soit au maximum de 1 000 € et la rémunération mensuelle du salarié concerné soit inférieur à 3 fois le SMIC, environ 3 600 €).
    Cette mesure est reconduite pour 2020 mais néanmoins subordonnée à la mise en place d’un accord d’intéressement dans l’entreprise.

suppression de la taxe d’habitation

Il est prévu en 2020 une suppression de la taxe d’habitation pour les foyers fiscaux dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 27 000 € pour une personne seule, 43 000 € pour un couple. 80 % des ménages seraient concernés. Pour les 20 % des foyers restants, la suppression de la taxe se fera par tiers de 2021 à 2023.

Attention néanmoins, cette suppression ne concerne que la résidence principale. Les résidences secondaires restent imposables.

Le gain moyen par foyer fiscal serait évalué à 723 € par an.

Parallèlement, l’Etat prévoit de lancer à partir de 2020 la révision des valeurs cadastrales servant de base de calcul à la taxe foncière, ces valeurs datant de 1970.
Déjà intervenue ponctuellement en 2019 pour certains contribuables, cette réévaluation se poursuivra progressivement jusqu’en 2026.
On peut donc s’attendre à une augmentation de la taxe foncière.

revalorisation des retraites et de certaines prestations sociales

  • La retraite de base sera revalorisée en 2020 sur la base de l’inflation pour les retraités dont la retraite brute globale (retraite de base + retraite complémentaire) est inférieure à 2 000 € par mois. Dans les autres cas, la retraite de base sera revalorisée de 0,3 %,
  • L’AAH (Allocation Adulte Handicapée) sera revalorisée de 0,3 %, son plafond étant de 900 € par mois.
  • L’APL (Aide Personnalisée aux Logements) sera également revalorisée de 0,3 % et les conditions de revenus pour en bénéficier seront prises en compte sur la base des revenus de l’année en cours et non plus des deux dernières années.
  • La prime d’activité (remplaçant depuis le 1er janvier 2016 le RSA (Revenu de Solidarité Active) et la prime pour l’emploi) sera revalorisée de 0,3 %.

mesures en faveur de la transition énergétique

refonte du cite (crédit d’impôt pour la transition énergétique)

Ce crédit d’impôt permet actuellement de bénéficier d’une réduction d’IR égale à 30 % des dépenses énergétiques réalisées prises en compte dans la limite de 8 000 € pour une personne seule, 16 000 € pour un couple, plafond apprécié sur une période de 5 années consécutives.

Ce crédit d’impôt sera conditionné à des montants de revenus et transformé progressivement en 2020 et 2021 en prime forfaitaire (distribuée par l’ANAH – Agence Nationale de l’Habitat). Cette prime sera recentrée afin de bénéficier pour 40 % aux ménages les plus modestes. 20 % des ménages les plus aisés seront exclus du dispositif.

primes de conversion et bonus automobile pour véhicules électriques

La prime de conversion sera recentrée sur les véhicules les moins polluants avec conditions de revenus des ménages pouvant en bénéficier.

Le bonus automobile visant à développer le parc de véhicules électriques devrait bénéficier d’une augmentation de 50 % des ressources allouées.

En savoir plus :

baisse de l’is pour les sociétés

L’Impôt sur les Sociétés baissera progressivement, de manière différenciée pour les grandes entreprises (Chiffre d’affaires supérieur à 25 milliards €) et pour les petites et moyennes entreprises (PME), mais avec un objectif de taux d’IS unique abaissé à 25 % en 2022.

evolution du taux d’is

2019202020212022
Grandes entreprises
CA > 25 Milliards €

33,33 %28 % jusqu’à 500 000 € de bénéfice

31 % au-delà
27,5 %25 %
PME31 %28 %26,5 %25 %

En savoir plus :

Pas de réforme en profondeur donc pour le PLF 2020 concernant la fiscalité des ménages et des sociétés mais une poursuite des mesures fiscales visant à améliorer le pouvoir d’achat des ménages modestes et à réduire l’IS des entreprises.
Il faut dire que de grandes réformes patrimoniales ont déjà été réalisées en 2018 et 2019 avec l’instauration du PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique), du PAS (Prélèvement A la Source), de l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière), la modification de la fiscalité des retraits d’assurance-vie ou avec la loi PACTE (création du PER, modification du PEA).
Ceci n’exclut pas que les futures réformes de fonds (système de retraites, adaptation du régime des transmissions à titre gratuit à l’augmentation de l’espérance de vie, financement de la dépendance …) restent toujours d’actualité et les futurs chantiers à venir.

 

Sources :

Auteur

Anne Brouard  

Formateur intervenant au CFPB pour le CESB CGP, diplôme RNCP Niveau 7, spécialisé en gestion de patrimoine.